Au Québec, en tant que français, nous sommes plutôt chanceux. Grâce à des ententes bilatérales, notre permis de conduire est reconnu en ces contrées. Pas besoin de repasser le permis B pour sillonner les routes des Cantons-de-l’Est, rouler jusqu’au Fjord du Saguenay ou s’offrir un road trip en Gaspésie!
Heureusement car c’était déjà une plaie de l’obtenir une première fois. Si on peut éviter de se replonger dans ces mauvais souvenirs dispendieux, ce n’est pas plus mal!
Alors on a juste à débarquer en terre québécoise avec notre joli papier rose (ou notre petite carte plastifiée pour les plus récents conducteurs) et à s’installer confortablement derrière le pare-brise pour s’offrir un Montréal by night au volant? Pas vraiment!
Il y a quelques points à respecter si on veut s’éviter les mauvaises surprises. Petit guide pratique de la conduite au Québec…
Est-ce qu’un permis international est utile?
Oui et non. Le permis français vous suffit pour louer une voiture en agence et conduire durant vos 6 premiers mois de présence sur le territoire. Au-delà, si vous êtes en voyage, le permis international délivré en France est nécessaire. Si vous êtes résident, permanent ou temporaire, le permis international ne vous sert à rien ; vous devrez échanger votre permis français contre un permis québécois.
Comment se passe l’échange de permis?
Pour échanger votre permis de conduire français contre un permis québécois, vous aurez la chance de découvrir le bureau magique de la SAAQ (Société de l’Assurance Automobile du Québec). Après une prise de rendez-vous téléphonique, vous devrez vous présenter au centre de la société d’État (muni d’un bon livre, c’est mieux), attendre, vous présenter à l’accueil, attendre, remplir un formulaire et une déclaration sur l’honneur, attendre encore, et finalement vous faire prendre en photo.
Est-ce que c’est gratuit?
L’échange oui, le permis non. Comme tout québécois, vous devrez vous acquitter des droits annuels du permis de conduire. Ceux-ci comprennent les droits pour conserver votre privilège de conduire, la contribution d’assurance et les frais administratifs. Et qui dit droits annuels, dit paiement chaque année! Pour être sûr que vous n’oubliiez pas de débourser la somme nécessaire au renouvellement de votre permis, c’est facile… La date limite de paiement est votre date d’anniversaire. Voilà, c’est un joli cadeau!
Et combien coûte le permis québécois alors?
Cela dépend de votre dossier de conduite! Au Québec, on ne vous punit pas en vous retirant des points à votre permis de conduire. Non, on vous prend par la bourse! Plus vous avez commis d’infractions sur la route, plus vous obtenez de points d’inaptitude. Et plus ces points d’inaptitude sont élevés, plus les droits annuels à payer seront importants.
Si vous n’avez aucun point d’inaptitude, vos droits annuels vous reviendront à 82,24$ (pour 2016). Si vous avez 15 points d’inaptitude (pas bien!), ils vous coûteront 375,50$ par an. Plutôt dissuasif non?
Sous combien de temps ai-je mon permis québécois?
Immédiatement. Suite à votre rendez-vous, l’agent administratif de la SAAQ vous remettra un petit bout de papier (votre permis québécois temporaire). Vous recevrez votre permis plastifié sous 3 semaines.
À noter que dès votre sortie de la SAAQ, vous pouvez ranger votre permis de conduire français dans votre tiroir à chaussettes. Vous n’êtes plus censé vous en servir. Si vous êtes contrôlé avec les 2 permis dans votre porte-feuilles, cela pourrait vous jouer des tours.
Est-ce que la démarche fonctionne aussi pour les jeunes conducteurs?
Oui. Monsieur, qui a eu son permis en juillet dernier (soit un mois et quelques avant notre grand départ pour Montréal), est passé par les mêmes étapes. Par contre, il a écopé d’un permis probatoire pour 2 ans (moins le temps passé entre l’obtention de son permis français et de son permis québécois). Ça veut entre autres dire: zéro alcool avant de prendre le volant… Pas même un verre de bière!
Pour se consoler, les droits du permis d’apprenti conducteur sont moins élevés: 32,60$ pour 2016.
Après ça on est tranquille?
Pour 8 ans. Ou, si comme moi on n’a pas de bol, pour 3 mois!
Il est nécessaire de refaire sa photo de permis de conduire tous les 8 ans. Et pour gérer au mieux le flux des gens à photographier, la SAAQ ne prend pas en compte la date d’émission de votre permis, mais votre année de naissance. Ainsi, en 2016, les conducteurs nés en 2000, en 1992, en 1984, en 1976 et ainsi de suite (sauras-tu trouver la suite logique?) devront refaire faire leur photo avant leur anniversaire. Peu importe quand ils ont échangé leur permis! C’est comme ça que je me retrouve à échanger mon permis de conduire français contre le permis québécois en janvier, et à devoir me refaire tirer le portrait avant le 14 mai (retiens bien cette date!) Pourtant, on est d’accord… Même si j’ai découvert mon premier cheveu blanc entre temps, je n’ai pas foncièrement changé en 3 mois!
Est-ce que je peux perdre mon permis?
Si vous faites le malin sur la route… Un malin qui n’est pas suffisamment rusé pour éviter de se faire prendre… Oui!
Mais pas uniquement dans ces conditions. Si vous décidez que vous ne paierez pas chaque année pour votre permis car de toute façon, vous ne vous en servez pas, sachez qu’au bout de 3 ans, vous perdez le droit de conduire au Québec. Vous devrez alors de nouveau passer les examens théorique et pratique pour obtenir un nouveau permis.
La conduite est-elle différente en France et au Québec?
Un peu. Les règles et habitudes de conduite au Québec sont relativement les mêmes qu’en France, à quelques différences près.
Par exemple ici, la norme veut que l’on conduise des voitures automatiques. Ce qui est bien pratique quand on voit combien les distances sont grandes dans ce pays. D’ailleurs, la taille des voitures suit le même gabarit!
La vitesse est limitée à 100 km/h sur l’autoroute (même si personne ne respecte cette limitation).
Les québécois doublent autant par la gauche que par la droite (non ce n’est pourtant pas autorisé par le code de la route!)
Le klaxon résonne beaucoup moins qu’en France. Tous comme les clignotants malheureusement!
Les ronds-points sont une telle rareté que plusieurs les prennent à l’envers. Alors que l’élevage de nids-de-poule est en passe de supplanter la production de bacon!
Mais sur cette petite note taquine, je tiens à préciser qu’il est bien chouette de partir à l’aventure et d’explorer le Québec en voiture!
8 commentaires
super ce billet « vie pratique » et je vois que Monsieur a passé son permis : )
Il y a des choses à côté desquelles j’étais complètement passée lors de notre première vie québécoise (comme l’échange de permis… ahem!) Du coup, je me suis dit que ce billet pourrait être utile! ^^
ca peut servir a plein d’expat ce billet! c’est bien d’en parler.-
moi j’ai le permis espagnol mais bon pour 3 semaines ils vont pas m’embeter. c’est pas comme si j’allais m’y installer!bise
Oh oui pour 3 semaines, tu es tranquille! Je crois que la SAAQ recommande quand même un permis international pour les permis de conduire non francophones ou anglophones (mais bon, ce n’est pas obligatoire et l’espagnol reste simple à comprendre!)
Petit détail important : en dehors de l’ile de Montréal on a le droit de tourner à droite au feu rouge ! Et risque de se faire klaxonner si tu le fais pas 😉
Sinon ya pas de « cédez le passage » non plus, et que je sache pas d’histoire de priorité à droite.
Tu m’apprends qqc pour le permis apprenti c’est une bonne nouvelle que ce soit moins cher!
Ah oui effectivement! Je l’oublie toujours ce droit de tourner à droite au feu rouge! ^^
C’est top que le permis français soit accepté, mais il y a quand même pas mal de démarches administratives. ^^
Cela dit, refaire sa photo tous les 8 ans, c’est quand même pas mal. Ici, j’ai ma tête de conductrice de 16 ans… aïe. ‘^^
J’ai toujours ri devant les permis de mes parents avec leurs petites faces d’adolescents. Ici, on ne m’aura pas! ^^