Mon rythme de lecture est réglé comme du papier à musique. Hop, toutes les 3 semaines, j’arpente les allées de la Grande Bibliothèque de Montréal pour trouver les nouvelles pages qui me feront voyager. Je pourrais rester des heures entre ses rayons chargés de 1001 univers. Parfois c’est une couverture qui attire mon regard, d’autres fois un auteur, ou encore un titre se détachant de cette Pile à Lire qui s’allonge de semaine en semaine au fil de mes pérégrinations sur Instagram, Goodreads et consœurs.
Il est rare que je passe une journée sans lire un chapitre. Par contre, il n’est pas rare que des mois s’écoulent avant que je vous parle de livres par ici! Alors avant que je n’oublie les pensées et les émotions qui se sont dégagées de mes dernières lectures, voici un petit bilan de 3 romans récemment parcourus.
Le géant enfoui de Kazuo Ishiguro
★★☆☆☆
Du côté de la couv’: Angleterre, haut Moyen-Âge. Dans un pays en proie à toutes sortes de superstitions vivent Axl et Beatrice. Leur amour a résisté aux années, mais leurs souvenirs sont aussi brumeux que les montagnes et les vallées qui les entourent. Ils décident de faire un voyage pour rejoindre leur fils qu’ils n’ont pas vu depuis des années. Des obstacles se dressent sur leur chemin, parfois étranges, parfois terrifiants. Sommes-nous les otages impuissants de notre mémoire ?
Mon verdict: j’ai emprunté ce livre à la bibliothèque sans même lire son quatrième de couverture. Le nom d’Ishiguro me suffisait. Sans parler du fait que cet auteur que j’adore et qui n’avait rien publié depuis 10 ans se lançait ici dans un genre que j’adore tout autant, la fantasy. Malheureusement, l’addition de ces deux variables chères à mon coeur n’a pas débouché sur un résultat très positif. La plume de Kazuo Ishiguro est toujours aussi fine, l’allégorie du monde moderne est intéressante et l’amour que se porte Axl et Beatrice est touchant. Mais cela ne m’a pas suffi. Je me suis souvent ennuyée, luttant pour venir à bout de cette histoire. Je me suis emmêlée les pinceaux au début de ma lecture, entre le passé raconté dans les quelques bribes de souvenirs des personnages, amnésiques, et le présent narrant leur aventure. Je n’ai ni souri, ni pleuré, ni tremblé, ni éprouvé le moindre sentiment envers les deux personnages principaux. Et pour apprécier une lecture, j’ai besoin que le récit touche à mes émotions. La perte de mémoire est le thème principal du récit et j’y ai adhéré, dans le sens où cette lecture ne m’a tellement pas marqué que j’en ai déjà oublié la fin!
Les fiancés de l’hiver (La Passe-Miroir) de Christelle Dabos
★★★☆☆
Du côté de la couv’: Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.
Mon verdict: un roman jeunesse à l’écriture soignée, imagée et qui fait incontestablement voyager! J’ai beaucoup aimé découvrir ce riche univers créé par Christelle Dabos, pénétrer dans ces décors inconnus et sauter d’une arche étonnante à une arche mystérieuse au gré d’une plume teintée d’humour et loin d’être enfantine. J’ai par contre un peu moins accroché avec son personnage principal, Ophélie. Je crois que j’ai été frustrée par le fait qu’elle possède ce fabuleux pouvoir de lire le passé des objets d’un simple toucher et qu’elle ne nous en fasse pas davantage démonstration au fil du roman. J’ai attendu qu’Ophélie nous montre ce qu’elle avait dans les tripes. En vain. J’ai attendu un peu plus de suspense aussi au fil des chapitres, pour rythmer cette histoire qui se livre au final assez lentement. Du coup, après plus de 500 pages, je suis un peu restée sur ma faim. Je m’attendais à en découvrir plus. Mais cela n’a pas pas empêchée de m’attaquer tout récemment au 2e tome, Les disparus de Clairedelune, qui pour le coup m’embarque bien plus que son prédécesseur!
Poutine pour emporter de Marie Eve Gosemick
★★★★☆
Du côté de la couv’: « J’ai servi des poutines pendant quatre ans de ma vie, quatre années à sentir la cantine. Toute bonne soirée se terminait inlassablement par une poutine au bacon ou un combo Déro de la propriété familiale. À l’instar de la poutine qui semblait un mélange improbable pour les touristes en visite au Québec, ma vie était un chaos pour plusieurs autour de moi. » Fred Proulx en a son voyage. Désillusionné par un quotidien qu’il juge insipide, il décide d’affronter son insomnie chronique en partant en Colombie, où il se défoulera contre l’incompétence des figures d’autorité et se pétera la gueule à trop vouloir exister. Road movie à la poésie métissée, ce roman raconte la crise du quart de vie d’un éternel chokeux dont les cicatrices de voyage cachent une mélancolie aussi douce que profonde.
Mon verdict: depuis mon installation à Montréal, je me suis fixée l’objectif de découvrir des créateurs d’ici… Des créateurs qui jonglent avec les matières, avec les couleurs, ou encore avec les mots. C’est dans cette optique que j’ai lu mon premier roman québécois, Poutine pour emporter. Un roman rafraîchissant, sans prise de tête, qui se lit facilement. Un roman original écrit par une fille, du point de vue d’un gars. Un roman qui, comme la réalité de la vie montréalaise, mêle français et anglais au fil de ses pages (quand l’espagnol ne se joint pas à la partie pour les besoins du récit!) J’ai beaucoup souri, pour le vocabulaire so québécois bien sûr, mais aussi envers ce personnage en pleine remis en question et parfait reflet de notre chère génération Y. Si vous voulez découvrir la langue québécoise au fil d’un roman coloré sur fond de road movie, commandez donc votre Poutine pour emporter!
Et vous, qu’êtes-vous en train de lire? Avez-vous de belles recommandations pour mes prochaines lectures?
14 commentaires
Je ne connais pas ces 3. Je note sur ma liste des lectures à faire !
N’hésite pas à revenir par ici me dire ce que tu en as pensé! 😉
Ça me tente bien cette petite poutine! Merci pour la découverte!
Poutine pour emporter est vraiment très sympa à lire. D’habitude, ce n’est pas le genre d’histoire sur laquelle j’accroche. Mais l’écriture m’a embarquée! 🙂
J’ai lu Poutine Pour Emporter suite à un de tes articles précédents et c’était vraiment une super belle découverte. Merci!
Oh super! Je suis contente que cette lecture t’ait plu! Allez cet été, je me refais une découverte littéraire québécoise!
En auteurs Québécois je te conseille le superbe premier roman de Fanny Britt, Les Maisons. Et si tu te sens suffisamment à l’aise avec l’argot Québécois, La déesse des Mouches à Feu de Geneviève Petersen.
Sinon les classiques : Réjean Ducharme, Alexandre Jardin, …
Il y a une excellente librairie sur Mont Royal, Le Port de Tête, ils ont une belle sélection 🙂
Bonnes lectures !
Génial, génial, génial je me note tout ça!
J’ai l’habitude d’emprunter mes livres à la bibliothèque car y’a plus de place dans la nôtre. Mais c’est vraiq ue je devrais retourner au Port de Tête. D’autant que c’est à environ 30 sec de chez moi. Merci beaucoup pour tous tes conseils!
Je note!
Moi je lis open de Agassi. C’est son autobiographie.
Bon OK, depuis quelques temps je suis monomaniaque c’est à dire que tout chez moi tourne autour du sport mais là le hasard de ma monomanie m’a fait découvrir un livre qui m’a vraiment touché.
Certes ça parle de tennis (je n’y connais rien de rien, à part ROland GArros, et NOah je crois que je n’aurais rien pu dire qui s’en rapproche un temps soit peu) mais ça parle surtout d’un homme déchiré.
D’un enfant qui a grandit avec un père obsessionnel qui l’a façonné à l’image que lui voulait. Cet enfant qui grandit est prisonnier de cette image mais au fil du temps la transforme et cet image qui est sa prison, devient ce qui lui permet de se trouver.
Peut être opaque comme résumé mais j’ai vraiment été très touché par ces mots, par cette volonté, par ces souffrances.
Moi qui n’aime pas les histoires de résilience, ben je clos mon clapet et je retourne lire!
J’aime bien les autobiographies. Souvent, elles nous aident à comprendre un personnage, à percer le mystère et parfois même à découvrir une facette de soi-même. Il y a quelques années, j’avais dévoré Scar Tissue, l’autobiographie d’Anthony Kiedis des Red hot Chili Peppers.
Je commence tout juste le second tome « les disparus du Clairdelune » j’ai beaucoup apprécié le premier même si je partage ton opinion sur le côté un peu frustrant d’Ophélie haha
Sinon Poutine pour emporter me tente beaucoup!
Est-ce que tu as lu « l’homme idéal existe il est québécois » de Dianne Ducret ? Une comédie agréable qui se lit vite et qui inclus pas mal de quiproquos linguistiques 😉
Oh alors on se reparle très bientôt des Disparus de Clairdelune! 😉
Non je n’ai pas lu ce livre de Dianne Ducret. Mais hop, il rejoint ma PAL! Vivement les prochains longs week-ends pour dévorer tout ça.
Je viens de finir de lire « Quand j’étais Théodore Seaborn »
http://iris.banq.qc.ca/alswww2.dll/APS_ZONES?fn=ViewNotice&q=0005071873
Par le maître du thriller Montréalais ! C’était vraiment bien, entre Montréal, la Turquie, la Syrie .
Et là je commence « Le cruciverbiste » Par une Montréalaise aussi !
http://iris.banq.qc.ca/alswww2.dll/APS_ZONES?fn=ViewNotice&q=0004874390
Bon, je sais, c’est pas très varié, je ne lis que des policiers… Mais je me focus sur les écrivains canadiens !
NB 1 : attention la Banq est fermée lundi !
NB 2 : et « la vérité sur l’affaire Harry Quebert » alors ? 🙂
Becs
Grâce à toi j’ai découvert la super série du Livre des Morts. Alors t’es devenue ma référence en thrillers! 😉 Je n’en lis définitivement pas assez et je pense que je suis due pour un nouveau mystère tout bientôt!
NB1: hihi oui, je me suis déjà faite avoir une fois!
NB2: toujours pas lu! ^^