À Lyon, il est un arrondissement à part, à la croisée des continents et des cultures. Comme une porte des étoiles ou une armoire magique, il vous transporte d’un pays à l’autre en un coin de rue. Dans sa rue Paul Bert, les effluves d’épices et les pâtisseries au miel et aux amandes vous emportent au Maroc ou en Algérie. Tandis que la Grande Rue de la Guillotière, ses épiceries et ses salons de coiffure métissés vous catapultent directement au Sénégal. Et comme si la dame Afrique ne suffisait pas au globe trotter passionné de découvertes, l’Asie s’invite non loin du Rhône avec ses supermarchés débordant de produits inconnus et ses lampions se balançant au gré du vent. Ce quartier voyageur, cette petite pépite cosmopolite, c’est le 7e arrondissement.
Niché dans la rue d’Aguesseau, à quelques pas de belles adresses vietnamiennes et cambodgiennes, Oto Oto vous invite à franchir ses portes pour une expérience gustative japonisante. Exit les sushis et autres yakitoris. Ici, on fait dans l’izakaya !
L’izakaya est au Japon ce que le bar à tapas est à l’Espagne et le pub à l’Angleterre. En fin de journée, les japonais ont l’habitude de s’y retrouver pour décompresser après le boulot, boire une bière ou une bouteille de saké, et grignoter quelques assiettes bien méritées. Dans la même veine que les tapas, ici, la nourriture se partage. Les plats arrivent au fil de l’eau lorsqu’ils sont prêts, sont disposés au centre de la table et chacun se serre à sa guise, à la baguette ou à la cuillère. Si vous pensez la jouer mono-plat, ne vous étonnez donc pas de ne pas être servi en même temps que vos collègues de tablée. C’est normal, ça tient du concept même des lieux !
Pour le déjeuner ou le dîner, Oto Oto vous accueille dans une salle dépaysante, où les bouteilles de sake ornent les murs. Sur la droite, de drôles de cocons gris aux allures de grottes vous convient à une dégustation plus intime. À deux ou entre amis, installez-vous, ouvrez la carte et laissez vos papilles rejoindre le pays du Soleil Levant.
Plats froids, plats chauds, soupes, viandes ou crustacés, il est difficile de s’arrêter sur un seul met. Tant mieux, nous sommes là pour partager !
Pour commencer, les sui gyozas au porc dévoilent leur farce généreuse et goûteuse. On est loin des raviolis vapeur congelés et flotteux. La viande est tendre et la sauce n’est pas trop salée. Les quatre raviolis replets sont bien vite engloutis.
Le yakiniku letasu présente de grandes tranches fines de bœuf marinées et grillées. La viande est tendre et bien assaisonnée. Mais comme il n’est pas facile de la couper avec les baguettes, on fait jouer les incisives !
Le printemps jouant encore les capricieux lors de notre déjeuner, l’ebi fry udon était parfait pour se réchauffer l’estomac. Les udon sont d’épaisses nouilles à la farine de blé, faisant trempette dans un bouillon de bonite (poisson s’apparentant au thon), accompagnées de légumes frais et d’un œuf prêt à se faire percer pour ajouter une texture onctueuse à la soupe. Les nouilles étaient très bien cuites. À chaque fois, je me régale de leur moelleux sous la dent. La friture des crevettes accompagnant les pâtes était encore craquante malgré son bain dans le bouillon, et les haricots verts encore croquants m’ont rappelé ces succulents pad thai en Thaïlande.
L’Homme a voulu goûter l’un des plats du jour : du poulet frit japonais au curry accompagné de riz. Si sur le papier je n’étais pas spécialement tentée, la dégustation m’a bien plu. Un résultat épicé qui nous transporte sans nous alourdir de gras.
Difficile pour moi d’achever un repas sans une touche de sucre. Aussi, nous nous sommes adoucis les papilles avec une dose de glace au sésame noir. Un régal avec ce goût prononcé aux saveurs lointaines d’arachide. La carte des desserts propose également des glaces au thé vert et au haricot rouge, ainsi qu’un financier au thé vert ; mais je ne peux résister à du sésame noir lorsque son petit nom danse sur un menu.
C’était la troisième fois que je m’évadais au Japon dans la salle d’Oto Oto. Et une fois de plus, ce voyage gustatif m’a transportée. C’est une expérience originale qui nous change des habituels sushis et brochettes de bœuf au fromage.
Si vous avez envie d’offrir une escapade à vos papilles, n’hésitez pas à faire un tour dans le 7e arrondissement de Lyon et à pousser la porte de ce restaurant, petit frère du gastronomique Imouto.
Pensez à réserver pour déguster votre repas dans l’un des cocons. Et prévoyez quelques espèces car la maison n’accepte malheureusement pas les cartes bleues.
Alors tentés de tester l’izakaya ?
Vous connaissiez ce concept japonais ?
Repas offert
Merci Marjorie !
12 commentaires
miam ça donne envie même de bon matin !!!
Un ptit bouillon avec des udons à la place du thé matinal ? ^^
Oh, en effet ca donne envie! Une amie lyonnaise est actuellent au Japon, je vais lui filer l’adresse pour son retour 🙂
Je n’ai jamais été au Japon donc je ne sais pas si le goût est « à la hauteur des plats de là-bas ». Mais ça pourra toujours lui passer ses ptits manques ! 🙂
Vraiment un chouette endroit!! le décor est superbe en tout cas!
Oui, le dépaysement est au rendez-vous dès qu’on passe la porte !
J’apprécie beaucoup ce restaurant. A chaque fois que je viens avec un japonais, il me dit retrouver son pays 😀 En tous cas j’aime beaucoup la cuisine japonaise et heureusement, elle ne s’arrête pas qu’aux sushis 😉 Mais si tu aimes les sushi et que tu ne connais pas, le meilleur sushi à Lyon selon moi est à Wasabi, surtout que c’est une expérience là bas vu la décoration ^^
Merci pour ce conseil gourmand ! J’ai entendu beaucoup de bien de Wasabi mais je n’ai encore jamais testé. Il faut vraiment que j’y aille avant de quitter Lyon ! 🙂
Testé avec des amis il y a un an je pense, j’ai beaucoup aimé. L’endroit est hyper original et la cuisine a ravi mes papilles. Gros coup de cœur pour l’okonomiyaki ! ^^
Je n’ai pas encore testé cet autre restaurant de Gabi mais j’en ai envie depuis longtemps …. il faudrait vraiment que je me bouge ! 🙂
Franchement je suis désolée mais je ne suis pas du tout d’accord avec cet article. Je me suis rendue deux fois au Japon donc je connais un peu la « vraie » saveur des mets japonais et j’ai pu manger et goûter à de nombreux plats différents.
Je suis allée une seule fois au Oto Oto mais je ne risque pas d’y remettre les pieds.
On choisit d’abord de prendre du sake avec mon compagnon et le serveur se propose de nous orienter, nous l’écoutons et alors qu’on voulait plutôt prendre un sake de prix moyen (nous sommes étudiants donc nous surveillons notre bourse) il nous oriente sur le plus cher de la carte, et ce de manière vraiment insistante… Nous restons sur notre choix.
Ensuite au moment de commander les plats, il nous propose de prendre en entrée du Kara Age, nous lui disons alors que juste un plat suffira et que nous ne voulons pas d’entrées, et il continue d’insister LOURDEMENT en nous demandant si nous en avions déjà goûté… On lui répond que oui, à la fois au Japon et à Lyon et il nous demande OÙ à Lyon O_O
Comme si nous lui mentions !! Et puis ça le regarde de toute manière ?
On répond tout de même que c’était au restaurant Okawali (un restaurant japonais BIEN MEILLEUR au passage et avec un meilleur service), il nous lâche enfin et prend la commande de nos plats.
J’avais pris un poulet teriyaki et mon compagnon un plat de Udon.
Quand j’ai vu les plats arriver je me dis que le titre de cet article est bien mensonger, ou alors vous n’avez jamais mangé à Tokyo. La quantité, pour le prix affiché, était RIDICULE. J’ai eu droit à un énorme bol….. de chou et de salade. Avec trois bouts de poulet qui se couraient après. Certes c’était plutôt bon, sans sauter au plafond non plus.
Pour les Udon de mon compagnon en revanche, le goût n’était pas au rendez vous, assez fades comparées à celles qu’on a mangées à Tokyo, Osaka ou bien Kyoto. Et là encore la quantité était ridicule.
A un moment du repas nous demandons une carafe d’eau (c’est plutôt clair non ?) et il nous demande « De la Vittel ou de la Badoit ? »
Une CARAFE bon sang, je sais bien que le but est de vendre mais je mange très souvent au restaurant et quand on demande une carafe, on nous apporte une carafe. Nous avions déjà pris du Sake en plus, donc voilà…
Pour finir nous aurions sûrement pris un dessert mais le serveur nous avait tellement irrités et les plats tellement déçus que nous avons payé l’addition (et ils n’acceptent même pas la carte bleue…) et nous sommes partis immédiatement.
Au Japon pour moins de 10e il est possible de trouver ces mêmes plats dans des quantités autrement plus satisfaisantes, et avec un service irréprochable.
Bonjour Marine et merci pour ce retour tout en honnêteté.
Je suis navrée de lire que votre expérience fut des plus mauvaises dans ce restaurant. En effet, vous êtes tombés sur un serveur du genre lourd. Je n’ai jamais eu à subir ce genre de pression là-bas et j’ai toujours été bien servie. J’espère que ce ne sont pas de nouvelles directives de la direction…
Quant à la qualité de la nourriture, je l’ai jugée avec mes goûts et mes papilles ; ceux-ci n’ayant jamais voyagé au Japon. Ça me convenait donc très bien. Peut-être que si un jour je visite le Japon, je reverrais mon jugement. Mais à date, j’ai toujours apprécié mes repas chez Oto Oto.