Alors que l’hiver disperse ses derniers flocons et que le printemps annonce ses premiers bourgeons, il est une tradition gourmande au Québec qui permet d’accueillir la nouvelle saison… le temps des sucres.
La nature sort peu à peu de son sommeil et la sève s’active au creux des arbres. C’est le moment de récolter l’eau d’érable qui servira de base à la fabrication du sirop et de tous ces délices sucrés si typiques : sucre d’érable, beurre d’érable, gelée, bonbons, vinaigrette, sucettes, ketchup maison,…
Au cœur des érablières, les troncs se parent de curieux seaux à couvercles…
Afin de récupérer leur sève, les érables sont perforés par de petits tuyaux appelés chalumeaux. Leur eau sucrée s’écoule alors goutte à goutte dans le réceptacle que l’on nomme chaudière. À la fin de la journée, les chaudières sont vidées et la sève est transformée en sirop par évaporation.
Vient alors le moment de la dégustation et du partage. Car le temps des sucres, c’est bien plus qu’un temps de récolte.
Les familles et les amis se réunissent à la sucrerie et se retrouvent installés à de grandes tables en bois ; parfois à côté d’inconnus mais peu importe, ici le sourire et la décontraction priment. Tout le monde est venu pour la même chose… se sucrer le bec et s’en mettre plein la panse !
Après une promenade parmi les arbres, les convives s’ouvrent l’appétit en avalant une tire d’érable. Cette spécialité québécoise est tout simplement confectionnée en faisant couler du sirop d’érable chaud sur de la neige tassée. Alors que le liquide durcit, prenant l’aspect d’un caramel, un bâtonnet en bois s’enroule autour et donne à la friandise des allures de sucette. Voilà, le ton est donné. Diabétiques, fuyez !
L’estomac émoustillé, les invités entrent se réchauffer face à la cheminée et prennent place à table. Alors que les notes rythmées des chansonniers résonnent dans la salle, les plats s’amoncellent devant les gourmands. Les assiettes se remplissent, le sirop d’érable coule sur leur contenu et les fourchettes plongent pour les vider.
Chaque cabane à sucre offre son propre menu. Mais traditionnellement, vous pouvez y savourer :
– une soupe aux pois,
– des oreilles de crisse (sorte de chips de lard),
– des fèves au lard,
– une tourtière à la viande,
– des saucisses et du jambon cuits dans le sirop,
– des cretons (charcuterie proche de la rillette),
– des patates pilées,
– de l’omelette au four,
– du ragoût de boulettes.
Ceci ne représentant que la partie salé de l’iceberg ensucré, en dessert, vous craquerez bien pour les crêpes, la tarte au sucre, les grands-pères dans le sirop, ou encore les pets de sœur.
L’hiver touchant à sa fin et les salades étant sur le point de revenir dans nos assiettes, c’est le moment d’en profiter et de se faire plaisir !
Au delà de l’aspect gustatif qui ravit ma dent sucrée, j’ai adoré cette tradition pour sa chaleur et sa convivialité quasi hors du temps. Et à défaut de pouvoir visiter une érablière cette année, j’ai décidé de monter ma cabane à sucre maison le temps d’un déjeuner.
Au menu, table dressée et tissu carroté…
Soupe aux pois des familles…
Traditionnellement, cette recette se cuisine à base de pois cassés jaunes ; mais n’en n’ayant pas trouvé ici, je me suis rabattue sur leurs cousins verts.
Fèves au lard…
Et pour le dessert, pets de Rox.
Cette recette, à mi-chemin entre le pudding chômeur et les pets de sœur, me vient de mon amie Roxane ; d’où ce nom si poétique !
Quelques heures à trimer en cuisine, mais un petit bonheur à savourer. Et comme j’aurais aimé tous vous inviter à vous joindre à nous, je vous livre la recette super easy de ce délicieux dessert…
Pets de Rox
Pour 8 personnes :
– un rouleau de pâte feuilletée spécial croissants
– 125 ml de sirop d’érable
– 125 ml de cassonade
– 250 ml de crème liquide
1. Préchauffez le four à 180°C.
2. Sortez la pâte à croissant de son emballage sans la dérouler. Coupez 8 tranches d’1/2 centimètre et disposez-les sans qu’elles se touchent dans un plat à gratin.
3. Dans une casserole, amenez à ébullition le sirop d’érable, la crème et la cassonade sans cesser de remuer, jusqu’à ce que la cassonade ait fondu.
4. Versez le mélange sur le plat à gratin et enfournez environ 30 minutes, ou jusqu’à ce que les pets de Rox soient bien dorés.
Dégustez tiède, avec une boule de crème glacée à la vanille si vous voulez pousser le vice encore un peu plus loin !
Sur ce, je me retire digérer telle une baleine échouée sur le canapé et rêver à un étal de crudités… En espérant que la prochaine tournée de fèves au lard se déguste de l’autre côté de l’Atlantique !
26 commentaires
Je ne connaissais pas ! C’est une belle tradition …
Ravie de te l’avoir fait découvrir alors ! 🙂
Ca donne envie tout ça. Ton article est très intéressant.
C’est toi qui a réalisé les plats ? si ui félicitations, ils ont l’air très sympa.
Etonnement c’est assez lourd pour une entrée en printemps, il fait encore bien froid à cette époque au Canada je suppose.
Merci beaucoup ! J’espère que nous aurons un jour l’occasion de partager un temps des sucres ensemble. 🙂
Oui, c’est moi qui me suis collée aux fourneaux pour cuisiner les plats. Ça m’a pris quelques heures, mais j’en avais tellement envie !!
Jolie tradition!!! Bravo pour la réalisation de tous ses plats et merci pour la recette!!
Merci beaucoup ! Ça a été du boulot, mais ça valait le coup de s’attarder un peu en cuisine. 🙂
que de mets délicieux!! ca c’est le Canada comme je l’imagine!
sympa et toute mignonne la cabane..
Oui c’est clair, c’est si typique et jusque dans l’ambiance et l’état d’esprit des participants.
super histoire j’adore le sirop d’Erable.
Bonne journee
Julie
Merci ! J’adore aussi le sirop d’érable et découvrir toutes ces recettes où en glisser une cuillère ! ^^
L’ambiance à l’air géniale! Qu’est ce que j’aimerai voir ça! 🙂
Je te souhaite de pouvoir participer au temps des sucres un jour alors !
L’ambiance y est vraiment chouette. Même si les voisins de table ne se connaissent pas, ils échangent les plats, des sourires et un moment de leur vie. Ça fait du bien ! Et tout ça au son des violons et des guitares.
Wow! Quel courage d’avoir cuisiné tout ça, chapeau!
Merci !! J’avoue, je ne le referais pas toutes les semaines. Mais là, ça a vraiment comblé mon envie ! 🙂
« Diabétiques, fuyez ! » Ah ah j’adore ! je goûterais bien un peu de tout ça 🙂
Hé hé, si je pouvais je t’enverrais une petite érable box garnie d’échantillons. Mais là, il ne reste plus grand chose ! ^^
Aaaah! je ne sais pas si je dois te maudire ou te bénir de m’avoir fait découvrir ça…
Ce que je sais, c’est que je n’ai pas mangé hier soir et que J’AI FAIM !
Tu m’étonnes ! Je me serais levée au moins 3 fois dans le nuit si ça avait été mon cas.
Ça c’est l’effet post-concert Mumford & Sons ?! :p
D’ailleurs c’était comment ce concert ?
Ton post me rappelle de bons souvenirs à la cabane à sucre ! Et je suis impressionnée par ta cabane à sucre « maison », wow !
PS: Et j’adore la toute première photo qui illustre parfaitement ce que s’imagine quand on pense « cabane à sucre ».
Merci beaucoup ! J’avais tellement envie de me replonger dans cette ambiance et ces gourmandises… Il ne manquait que les chansonniers ! ^^
[…] l’Homme sur Lyon, la signature d’un beau contrat pour juin, une première et gourmande cabane à sucre maison, une dégustation de chocolats, de chouettes sorties entre amis et un nouveau partenariat à venir […]
Il me semblait avoir commenté? Mais manque de temps peut-être! Il faut que je me rattrape 🙂 quel chouette voyage tu as offert à tes amis!! J’aimerais bien visiter ta charmante cabane à sucre!!
Oui, c’est la spirale temporelle « mariage dans moins de 6 mois » ! ^^
J’aimerais tant pouvoir te dire… « allez, vous êtes les bienvenus pour la prochaine cabane, et elle se fera de l’autre côté de l’Atlantique » ! 🙂
Bonjour, bien réussi ton repas cabane à sucre, nous sommes en plein dedans , on se sucre le bec comme on dit chez moi,
[…] (Pssst : pour de jolies photos sur la nourriture de cabane à sucre, allez voir ce billet de RueRivard.com.) […]
[…] la récolte pour obtenir le précieux sirop. C’est le moment de prendre la direction des cabanes à sucre pour se sucrer le bec en famille ou entre amis. C’est le moment d’arroser tous ses […]