Road Trip au Mexique #9 – San Cristóbal de las Casas

Cette fois, c’est la bonne ! Après quelques péripéties et mésaventures dans la jungle mexicaine, au détour de barrages révolutionnaires zapatistes, nous avons enfin atteint la ville de San Cristóbal de las Casas.
Petit joyau perché dans la montagne, à plus de 2 000 mètres d’altitude, on comprend très vite pourquoi le Secrétariat du Tourisme lui a attribué le surnom de Pueblo Mágico (ville magique). Cité coloniale aux façades multicolores, surplombée d’un ciel bleu omniprésent et baignée d’une lumière virginale, c’est un véritable havre de paix et l’une des plus belles étapes de ce voyage.

L’enfilade de rues piétonnes, revêtues de pavés et bordées de cafés et restaurants, permet de se balader en toute sérénité. Malgré les nombreux touristes, il règne ici une atmosphère particulière, harmonieuse. L’air est comme chargé d’allégresse et de quiétude – je précise n’avoir inhalé ou fumé aucune substance au cours de cette escale !
Cette ambiance unique et chaleureuse m’a beaucoup rappelé Cuzco. J’aurais pu y rester des semaines.

D’autant que nous sommes tombés sur une pépite côté hébergement.
Dans une magnifique demeure, la Casa Margarita offre des chambres spacieuses et propres (plus besoin de porter mes tongs sous la douche ! ) organisées autour d’un patio ensoleillé. Pour 300 pesos la nuit (soit 18€ à l’époque) en basse saison, contre 600 pesos en temps normal, nous avons dormi comme des bébés, loirs, marmottes – bref, trop bien !
De quoi éviter le mal des montagnes qui peut en affaiblir plus d’un, même perché à 2 000 mètres.

La spécialité locale étant l’ambre et sa déclinaison en délicats bijoux, nous en avons profité pour faire le plein de surprises pour Noël. L’un des points positifs quand on part à l’étranger à cette époque de l’année, c’est de ne pas avoir à se torturer l’esprit pour trouver des idées cadeaux. Et dans le sac à dos, on ne peut pas dire qu’une bague ou un bracelet prennent beaucoup de place !
Autre spécialité dont vous pouvez voir un aperçu ci-dessus… le Pain. Vous pourrez y goûter au détour de nombreuses boulangeries ou dans les marchés. Mais munissez-vous toujours d’une bouteille d’eau car comme dirait ma grand-mère… « c’est sec comme les c******* du Pape » !

Le Musée Na Bolom est à ne pas louper.
Dans cette ancienne bâtisse, appartenant à l’archéologue Frans Blom et à son épouse, l’ethnologue Gertrude Duby-Blom, vous partirez à la rencontre du peuple Lacandon ; une ethnie indigène, vivant au coeur de la forêt tropicale, qui a su échapper au contrôle espagnol pendant le colonisation du pays. Une culture surprenante et une découverte émouvante.

À intégrer également à votre agenda : la visite du village tzotzil (peuple maya) de San Juan de Chamula.
Si vous n’avez pas peur de marcher en cowboy pendant les deux jours suivant l’excursion – ça sent le vécu, croyez moi ! -, faites le chemin à cheval. Délaisser les véhicules à moteur le temps d’une journée vous fera le plus grand bien.
En dehors du dimanche (jour au cours duquel les différentes communautés indiennes alentours viennent faire le plein de provisions), le marché municipal est sans intérêt. Par contre, n’hésitez pas à investir quelques pesos pour admirer l’intérieur de l’église où se déroulent des pratiques cultuelles uniques. À peine entrés, les effluves d’encens, se mêlant au parfum des aiguilles de pin fraîches qui jonchent le sol, prennent d’assaut vos naseaux. Des milliers de bougies éclairent la pièce au-dessus de laquelle s’étendent des rubans de tissus colorés. Ici et là, des familles venues se recueillir, balayent quelques aiguilles en cercle pour ensuite y planter des dizaines de cierges. La scène devient surnaturelle quand soudain une bouteille de Coca-Cola est dégainée du sac. Asperger le sol du célèbre soda éloignerait les mauvais esprits. Mais jusqu’où la marque ira-t-elle ?! Nous sommes dans la cinquième dimension.

Encore tout ébahis, nous rejoignons la ville pour une dernière limonada avant de chevaucher le bus de nuit qui nous mènera à Oaxaca… capitale gastronomique du pays. Voilà qui promet !