Montréal, côté ville

Après nous être plongés dans la nature incandescente d’un été indien québécois et avoir profité d’un reposant et gourmand séjour en chalet, que diriez-vous de partir à la découverte de Montréal ? De cette île bordée par le Saint-Laurent, vers laquelle tant de cultures convergent et se lient pour composer une fourmillante métropole cosmopolite.

Même si j’avais très envie de fouler à nouveau ces rues où chantent tous ces accents au goût d’ailleurs, j’appréhendais un peu ce retour. Comment allions-nous ressentir cette ville qui fut un temps notre chez-nous ? Était-elle restée comme dans nos souvenirs ou l’avions-nous idéalisée au fil des mois ? Allions-nous nous mettre à tout comparer avec la France ?
Comme vous pouvez vous en douter, et l’avez peut-être remarqué au travers de mes billets-photos écrits depuis là-bas, ces retrouvailles furent d’un naturel déconcertant. Comme si, nous avions déménagé seulement quelques semaines plus tôt ; ou si, nous revenions d’un long congé sur le Vieux Continent. Ce sentiment bizarre de vous promener en tant que touriste dans un environnement qui a été votre quotidien durant plus de 2 ans, l’avez-vous déjà éprouvé ? Il n’est point désagréable, au contraire. Juste, troublant.

Allez, sur ce j’arrête de déblatérer autour demes pensées et je vous emmène faire un tour dans quelques quartiers de la ville…

Plateau Mont-Royal

Lieu de prédilection des français pour déballer leurs cartons, ce quartier arboré se distingue par son architecture particulière. Les immeubles dépassent rarement les trois étages et les escaliers extérieurs tirent la langue aux façades de briques rouges. Les pistes cyclables croisent les fruiteries exposant leurs légumes colorés ; et les ruelles végétalisées sont le terrain de jeu favori des ratons-laveurs pilleurs de poubelles.

Regorgeant de petites boutiques, de restaurants ou d’ateliers de créateurs, l’arrondissement tire son nom du relief sur lequel il repose. Une foule d’artistes y échangent leurs dernières trouvailles, parmi les terrasses cachées, ou cherchent l’inspiration dans la mousse de leur chai latte fumant.

Carré Saint-Louis

Reliant les deux grosses artères passantes et commerçantes que sont la rue Saint-Denis et le boulevard Saint-Laurent, ce carré de verdure fourmille d’écureuils – et parfois de toxicomanes venus se repaître sur les pelouses ombragées. Ahem !

Au rythme des chuchotis de la fontaine, face aux maisons parées de lierre et de couleurs, les passants s’arrêtent siroter un jus de fruits frais au kiosque. Sur le chemin les menant chez Juliette et Chocolat, paradis décadent de gourmandise, ils peuvent admirer les fresques murales dont raffole Montréal.

Vieux Montréal

Un air d’Europe souffle dans ces rues pavées. Tant et si bien que le quartier est vendu aux nord-américains comme un bout de vieux continent, au cœur du nouveau. Plusieurs films censés se dérouler dans notre charmant pays ont d’ailleurs été tournés ici. Ainsi, dans L’étrange Histoire de Benjamin Button, Montréal joue le rôle de… Paris !

Embarquez à bord d’une calèche et, bien au chaud sous une couverture, laissez-vous guider le long des boutiques de souvenirs, Noël Éternel et ses mille et une décorations, les Délices de L’érable dont le nom suffit à vous faire saliver, jusqu’au Vieux Port. Entrez dans le Marché Bonsecours, spécialiste de la création made in Québec, et craquez pour une chapka, de vrais mocassins indiens ou un totem magique.

Vieux Port

Ici le Saint-Laurent règne en maître, au gré des saisons. Les grands voiliers lui rendent hommage à l’automne, avant que les brise-glaces ne prennent le relai. Une queue de castor à la main, les touristes retrouvent leur âme d’enfant le temps de contempler les sommets des vertigineuses montagnes russes de La Ronde, sur l’île Sainte-Hélène.

Downtown

Occupés par les hauts buildings, le centre d’affaire cache aussi de nombreux centres commerciaux où l’on vient dépenser sa paye chaque semaine, ou toutes les deux semaines. En effet, au Québec, le salaire tombe chaque quinzaine, voire tous les sept jours !
Ces temples du shopping étant reliés les uns aux autres, et contribuant à la légende du Montréal souterrain, vous n’avez même pas à vous geler les poils de nez pour rejoindre votre boutique préférée.

Saint-Henri

Dans ce quartier, les usines textiles se sont peu à peu transformées en lofts, studios de tournage ou agences de publicité. Les magnifiques bâtiments ont été réhabilités et leurs employés profitent de la pause déjeuner pour pique-niquer au bord du canal Lachine, pratiquer le yoga sur les pelouses ou voguer sur l’eau pour une séance de stand up paddle.

Les étals du marché Atwater exhibent fièrement leurs fruits et légumes alléchants ; et parfois, le passage d’un train ose bousculer cette quiétude en faisant trembler la terre.

Petite Italie

Au cœur du quartier, l’épicerie Milano offre aux fanatiques de cuisine italienne tout le nécessaire pour gâter leurs papilles. Du grana padano, aux pâtes fraîches, en passant par les sucrés cannolis ; tout y est.
À deux pas, le marché Jean Talon explose de saveurs. Dans ses allées, tantôt couvertes, tantôt offertes au ciel, les petits fruits se tiennent au garde à vous dans leurs jolis paniers. Les chou-fleurs et carottes se parent de teintes improbables tandis que les tires d’érables attirent les becs sucrés en manque d’énergie. À l’approche de l’Halloween, les imposantes citrouilles font la nique aux petits potirons en attendant d’effrayer les enfants.

Et si nous finissions cette déjà trop longue visite par une anecdote ?
À Montréal, il y a beaucoup d’églises. Beaucoup trop. Merci le colons !
Alors pour préserver ces bâtiments qui ne sont que trop rarement visités, on les transforme…
…En appartements…

…Ou même en spa !

Il y en a un qui doit se retourner sur son crucifix…
 
À très vite pour la suite !