La vie québécoise

Déshabillez-moi…

25 octobre 2010
Full Monty

S’il y a bien une chose dont on est sûr dans ce bas monde confus et agité, c’est que le Sexe (avec un grand « S »), ça fait vendre. J’en ai eu la preuve jeudi soir, alors que je sirotait innocemment mon cocktail au litchi, entourée de midinettes en chaleur s’égosillant à pleins poumons.
Je vous arrête tout de suite : je ne suis pas allée à une projection privée du prochain Twilight. Voyons, c’est bien connu : point de cul pour le niaiseux vampire qui « shine » au soleil !

Je vous remets dans le contexte…
Dans mon article sur le pole dancing, je vous racontais qu’ici, au Québec, il y a plusieurs façons originales de fêter un grand événement entre nanas. Deux d’entre elles m’avaient alors particulièrement marquée :
– prendre un cours collectif de danse sexy (ça, c’est fait)
– ou, passer directement au dessert, en allant rendre visite aux danseurs.
Et quand je dis « danseurs », je ne parle pas de flamenco ou de cha-cha-cha mais bien de strip-teaseurs. Après tout, pourquoi seuls les hommes se rendraient dans ce genre d’endroit ? Merde, on l’a voulu assez fort « l’égalité des sexes » ; alors maintenant, on assume !

Et puisque c’est une tradition, une coutume, voire même un passage obligé, je ne pouvais quitter le pays sans faire un tour dans le plus mythique des bars à strip-tease montréalais (professionnalisme oblige !)

Jeudi soir, je me suis ainsi retrouvée devant le 281, cabaret érotique masculin de son état. Et je peux vous dire, que je ne faisais pas la fière…
Mais une fois la porte d’entrée passée, les cris perçants des demoiselles imbibées m’ont déridée.
En attendant patiemment pour le vestiaire, la photo de classe m’a offert un premier aperçu du casting de la soirée ; de Shawn à Jacob, en passant par Dylan et Steel (!), tous arborent le même uniforme de muscles sur-gonflés.
Tout juste délestée de mes 5$ de droits d’entrée (le jeudi c’est 50% car c’est le soir des auditions), voilà qu’on me tamponne la main d’un motif de poitrail imberbe (logo du club). À cet instant, j’ai été tentée de programmer un rappel dans mon téléphone afin de ne pas oublier de frotter ma main à l’acide en rentrant à la maison – on va éviter d’attirer l’attention de la boulangère en allant acheter le petit bagel du matin !

Une fois les consignes écoutées (« on ne touche sous aucun prétexte », « pas de photo », « les coups de téléphone c’est dans la salle de bain ») et le portier dédommagé d’un léger pourboire (pas le choix, on nous l’a gentiment imposé à l’arrivée), nous voilà installées sur la gauche de la scène. Une place idéale qui nous permet de voir ce qui se passe là-haut, sur l’estrade, mais aussi d’assister au spectacle dans la salle. À commencer par le public, en moyenne âgé de 18/19 ans, vêtu de jeans slim deux fois trop petits et de tops pas vraiment réglementaires. Oh la, j’ai vu défiler toute la savane : de l’imprimé léopard jusqu’au zèbre. Tiens, j’aurais dû leur demander conseil pour mon costume d’Halloween !

Les festivités peuvent alors débuter…
Côté scène, on se croirait à un gala de danse : des tableaux censés illustrer les fantasmes de ces dames se jouent l’un après l’autre. Les célèbres pompiers laissent place à GI Joe, puis à Twilight (oui encore !) et enfin la belle et la bête. A chaque fois, une demoiselle, volontaire ou désignée par ses délicieuses copines, est attirée sur scène pour jouer la sainte-nitouche pas si farouche !

Côté salle, des corps torses-nus, body-buildés et épilés au poil près (à m’en donner des complexes) déambulent avec une planche à roulettes dans les mains (?!). De temps à autre, une donzelle agite un petit billet de 10$ et en voilà un qui s’exécute dans une danse lascive aux gestes pas toujours sexy. Hop, les genoux sur sa planche, pour éviter de s’écorcher sur le verre cassé que ces demoiselles ont laissé échapper sous l’effet de l’exaltation, il enchaîne : mains remontées derrière la nuque, il se reluque les pectoraux puis se renifle les aisselles (une vraie pub pour les déos « Axe »). Il a un peu chaud (mais pas trop) ; c’est donc le moment de descendre l’arrière de son pantalon histoire de se rafraîchir du popotin. Puis, la chaleur devenant insupportable, certains choisissent de s’aérer le paquet et dégainent alors leur sexe pendouillant sous le regard de la miss enfiévrée qui n’en peut plus. Elle est à deux doigts d’enfreindre la consigne #1 lorsque tout s’arrête. Et, l’homme satisfait d’avoir émoustillé la pucelle peut aller voir ailleurs si on a besoin de lui.

De premier abord c’est drôle, très drôle même. Mais, une fois l’effet de surprise dissipé, les fous rires s’arrêtent et laissent place à un étrange sentiment. Je cherche alors à savoir ce qui m’a poussée à venir voir ce spectacle consternant. Ça en est presque triste à vrai dire.
D’après moi, c’est à ce moment précis que mon alcoolémie a chuté, me ramenant à une réalité un peu trop glauque à mon goût.
Cinq minutes m’ont alors suffi pour me sentir vieille ; trop vieille pour être excitée par la « mitraillette » molle de GI Joe. Appelez-moi « la coincée », j’assume ! Les séduisants Jude Law et Gael García Bernal me font bien plus d’effet que ces nabots imberbes à peine sortis de l’adolescence.
À expérimenter donc (pour dire qu’on l’a fait), mais prévoyez une bonne dose d’alcool pour apprécier le divertissement. A consommer avec modération (bien évidemment) !

281
94, rue Sainte Catherine Est
Montréal (QC)
(514) 871-2281

Edit : pour ce qui est des photos, désolée mais j’ai été dans l’obligation de suivre les consignes dictées par le cerbère de l’entrée. Je préférais conserver mon appareil photo (et mes doigts !) intact pour vous raconter tout ça.

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4 commentaires

  • Répondre Jojo le Viking 25 octobre 2010 at 16 h 50 min

    Tiens, voilà de quoi illustrer ton post :

    http://punshit.fr/les-princes-et-heros-de-disney-en-chippendales/

    • Répondre Anne-Laure 27 octobre 2010 at 11 h 58 min

      Ah ah ah, les proportions sont tellement naturelles en plus !

  • Répondre Radio Montréal #2 | Rue Rivard 1 octobre 2012 at 4 h 14 min

    […] Pour oublier ce lundi matin et démarrer la semaine en douceur – et en séduction – que diriez-vous de découvrir ou redécouvrir ma soirée auprès de danseurs peu couverts ? Résumé d’une visite au mythique bar, le 281, juste ici… […]

  • Répondre Quelques heures entre filles avec Ballerine & Escarpin | Rue Rivard 5 avril 2013 at 9 h 25 min

    […] de films qui vous fera devenir la nouvelle voix française d’Angelina Jolie. Au placard les chippendales […]

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