Être parent

6 mois dans mon bidon

13 janvier 2019
Tipi bébé

Cette semaine, j’ai entamé mon huitième mois de grossesse. Je n’en reviens pas comme le temps file à toute vitesse! Quand j’ai repris le boulot après les vacances de Noël, je me suis demandée comment j’allais tenir encore 6 semaines d’ici mon congé maternité. Mais à voir à quel rythme tous ces mois sont passés – même ceux avec nausées! – le repos va venir rapidement et le grand jour sera là en un claquement de doigts. (La preuve, une semaine s’est déjà écoulée depuis que j’ai tapé ces premiers mots!)

Comme le temps, ma mémoire file en ce moment. Depuis le début de ma grossesse, mon cerveau semble être accaparé à d’autres tâches que celui d’enregistrer des informations. Au premier trimestre, je cherchais mes mots. Maintenant, je cours après mes mots, des noms, des rendez-vous, des bribes de conversation… Alors avant que mes souvenirs ne se carapatent trop loin pour que je les rattrape, voici un récapitulatif de mon deuxième trimestre de grossesse.

Mes symptômes au deuxième trimestre

> Les nausées (Oui, encore elles!)
J’ai eu la plaisir de commencer mon deuxième trimestre par un voyage en Écosse pour le boulot. Je ne sais pas si c’est l’air iodé de la mer du Nord, le flegme anglo-saxon ou mon régime quotidien à base de shortbreads, mais je n’ai pas eu de nausées pendant toute la durée de mon séjour. Je me suis joyeusement dit que ce devait être le passage au nouveau trimestre qui avait eu raison d’elles. Que nenni petite innocente! Ces créatures perfides ne lâchent pas leurs proies si facilement! Les nausées sont revenues dès que j’ai reposé le pied en sol québécois pour finalement me quitter à la fin du 4e mois. Quel soulagement!

> Le ventre
Mon petit bedon a enfin rangé sa timidité au placard et décidé de se montrer. D’abord discret, il s’est fait de plus en plus présent au fil des annonces de ma grossesse. Comme si plus tôt, tel un secret, il avait senti la nécessité de se cacher. Durant ce trimestre, j’ai continué de l’hydrater à grands bains d’huile d’amande douce et pour le moment, aucune trace de vergetures (pourvu que ça dure!) Par contre, un drôle de phénomène s’est produit… si ma pilosité s’est mise au ralenti sur le reste de mon corps, des petits poils ont envahi mon ventre. Est-ce qu’il a senti l’hiver québécois se pointer et a voulu mettre au chaud le bébé ?!
Enfin, du côté de la prise de poids, ça a progressé lentement mais sûrement… Au premier trimestre, j’ai perdu du petit gras à cause des nausées. Mais j’ai fini ce nouveau chapitre avec 4 kg de plus sur la balance.

> Les fuites
Je touche du bois – toc toc toc (pardon, je sors!) – pour le moment je n’ai aucun souci à contrôler ma vessie. Certes, elle est capricieuse et requière plus de visites sur le trône de faïence qu’à l’accoutumée. Mais si j’éternue, que je ris ou que je tousse, mon urètre est encore performant. Non, moi j’ai eu droit à une tout autre genre de fuites… Une petite blague de mon sein gauche qui a décidé de faire péter l’open bar de colostrum! Je vis donc depuis plusieurs mois avec un coton dans le soutien-gorge. Glamour bonjour!

> La sciatique
Grand classique de la grossesse, mon nerf sciatique est sorti de sa tanière pour venir titiller ma fesse gauche. La faute aux nombreuses chutes de neige du mois de novembre qui ont changé ma façon de marcher. Sans parler de mes positions tordues devant l’ordinateur au bureau. Bref, une visite chez l’ostéo et le mal était oublié!
(Si vous êtes enceinte, je vous incite fortement à aller rendre visite à un ostéopathe. Ça fait le plus grand bien et il est possible de préparer son corps à l’accouchement – et à l’allaitement pour celles qui le souhaitent – avec quelques manipulations.)

> Je suis dans le flou

Je n’ai jamais eu de souci de vision auparavant. Mais depuis la 21e semaine, je suis une vraie taupe… De jour comme de nuit, je suis incapable de déchiffrer des panneaux ou des enseignes à plus d’une dizaine de mètres. Appelez-moi Gilbert!

> Les envies et les dégoûts

Les jours passent et les aversions évoluent… la courge n’est bonne qu’à jouer les centres de table et le poulet est devenu mon pire ennemi. Rien que de passer devant une rôtisserie et de sentir les effluves de volaille grillée, ça me lève le cœur. Les légumes reviennent petit à petit dans mon assiette mais toujours pas les tomates (vous me direz, c’est un fruit!).
Je continue à me gaver de smoothies et je passe mes envies de chèvre avec le fromage végane Vegnature.

Chardons en Écosse

L’annonce

Après avoir gardé ce petit secret rien qu’à nous, nous l’avons dévoilé à nos familles et nos proches. La Mini sera le premier petit-enfant du côté de Monsieur, comme du mien. La nouvelle était donc attendue comme la venue du Père Noël par un rejeton de 5 ans!
Et comme parmi notre belle bande d’amis, nous étions quasiment les derniers irréductibles à profiter de la vie sans progéniture, une belle vague d’amour nous a déferlé dessus au fil des sessions FaceTime et des messages WhatsApp.

Là où j’étais un peu plus angoissée, c’était pour l’annonce au boulot… Promotion récente, poste avec plus de responsabilités et pas mal de mouvements durant l’année écoulée, je n’en menais pas large. Mais suite à un quiproquo, ma boss a cru que j’étais sur le point de lui donner ma démission. Cette belle nouvelle est donc finalement apparue comme un soulagement. Une tactique pas si mal que ça! (Même si de mon côté, ce n’était pas du tout calculé et que je me suis plutôt montée la tête pour rien!)

Les petits mouvements de bébé

À 17 semaines, j’ai ressenti de premiers signes de la Mini. Fini les petits pincements de l’intérieur causés par l’étirement des ligaments. Une bulle légère a pris le relais pour se muer très rapidement en popcorn. J’avais l’impression que des grains de maïs éclataient doucement dans mon bidon. Surtout quand je portais un pantalon. Sous la pression de la bande élastique, les effets étaient décuplés!
À ce stade, il était encore difficile pour Monsieur de sentir quoi que ce soit en posant les mains sur mon ventre. Mais je crois que ces popcorns furent les mouvements les plus magiques de ma grossesse… le charme des premières fois, nos petits échanges secrets, la douceur fragile de ces pop, pop, pop.

À 23 semaines, mon bidon a commencé à danser la lambada en mode auto-pilote. Après chaque repas, des tressaillements étaient visibles à l’œil nu. Surtout quand il y avait du dessert au menu (vous la voyez venir la petite gourmande?!) C’est à ce moment là que la Mini a aussi commencé à réagir au son. Plus le bruit extérieur était présent, plus les mouvements s’intensifiaient. Durant les soirées entre amis où les discussions allaient bon train, le bébé délaissait la lambada pour une gigue endiablée dans mon utérus!
Mais le summum, ce fut notre dernière séance de cinéma: Bohemian Rapsody, des chansons de Queen à fond dans le tapis rouge de la salle… elle n’avait jamais autant remué! J’ai passé tout le film les mains sur le ventre pour éviter de sauter à la moindre note. J’en ai conclu avec joie qu’elle aimait déjà la bonne musique (bon même si d’après mon médecin, c’est plutôt l’effet des basses!!)

Le suivi de grossesse au Québec

Entre la 14e et la 16e semaine d’aménorrhée, c’est le moment de compléter le dépistage volontaire de la trisomie. Au premier trimestre, une prise de sang et la mesure de la clarté nucale lors de l’échographie permettent d’établir une première probabilité que le fœtus soit touché par cette anomalie chromosomique. Une nouvelle prise de sang en début de deuxième trimestre permet d’affiner cette probabilité. Celle-ci est considérée comme faible si le résultat est inférieur à 1 chance sur 300, et haute si elle est supérieure. Dans ce dernier cas, vous pouvez faire le choix de recourir à une amniocentèse pour en savoir plus.
De notre côté, nos chances que le bébé soit atteint était de 1/1800. Ce qui est peu, mais quand même ça paraît beaucoup! Nous n’avons donc pas subi d’examen supplémentaire.

Comme en France, une deuxième échographie a lieu à 20 semaines. Cette échographie de morphologie permet d’examiner les organes du fœtus et de prendre plusieurs mesures pour détecter certaines anomalies. Si vous le désirez, elle vous permet aussi de connaître le sexe du bébé. Nous avons appris que nous attendions une petite fille! Monsieur avait visé juste tandis que les trucs de grand-mère étaient plutôt à côté de la plaque! Nous sommes repartis de cet examen des étoiles plein les yeux, de nouvelles photos de la Mini en main et une grande envie de la revoir d’ici quelques mois… Sauf que la prochaine fois, ce sera à l’hôpital après l’accouchement. Car au Québec, sauf si doute quant à la croissance du bébé, diabète dépisté ou autre problème suspecté, il n’y a pas de troisième échographie automatique. Dommage!

À 26 semaines, j’ai affronté le fameux test de dépistage du diabète tant décrié par les mamans et tant redouté par les futures. Maux de cœur, vomi, malaise… je m’attendais vraiment au pire. Heureusement, l’une des mes amies m’a donné la meilleure des recommandations. Et comme je suis sympa, je vais la partager avec vous… Mais avant, petite parenthèse informative: pour celles et ceux qui ne le savent pas, le diabète gestationnel (qui n’a rien à voir avec les autres types de diabète et peut donc toucher n’importe quelle femme enceinte) se détecte via prises de sang. Un premier prélèvement à jeun permet de mesurer votre glycémie de référence (c’est à dire, le taux de sucre présent dans votre sang en dehors de toute prise alimentaire). Vous devez ensuite boire 300 ml d’une solution très très très sucrée en moins de 5 minutes et on mesure l’évolution de la glycémie 1 heure après l’ingestion, puis 2 heures après. C’est donc un test relativement long (prévoyez un bon bouquin!) et il y a plusieurs aiguilles en jeu.

Revenons-en à notre recommandation: la solution à boire ressemble à du Fanta sans bulle (même couleur fluo, même goût d’orange chimique). Et comme elle sort du frigo, elle est fraîche. La tactique suggérée par mon amie M. était de la boire cul-sec, sans se poser de question. Ce que j’ai fait, et c’est passé tout seul. Oui, j’ai été un peu écœurée. Oui j’ai eu très très soif dans les heures qui ont suivi (vous n’avez pas le droit de boire entre la prise de la solution et la dernière prise de sang pour ne pas diluer le glucose dans votre organisme). Mais franchement, ce n’était pas grand chose.

Entre tous ces examens, des visites ont lieu régulièrement avec votre médecin pour suivre l’évolution de votre précieuse progéniture (prise de poids, écoute du rythme fœtal, mesure de la hauteur de l’utérus et prise de tension. Au Québec, on ne vous embête pas avec des touchers vaginaux si ce n’est pas justifié.)

Chambre bébé

L’imprévu

Pour clôturer ce second trimestre, au lendemain du fameux test de dépistage du diabète, je me suis réveillée avec une douleur extrême dans le bas dos. De celle qui vous paralyse, comme si on vous plantait un couteau. Après avoir prévenu Monsieur, j’ai pris sur moi et essayé de ne pas paniquer. Malheureusement, le monstre qui avait décidé d’enfoncer ses griffes dans mon rein droit est revenu à la charge toute la journée, de plus en plus fort. On ne s’inquiétait pas trop pour la Mini, elle continuait de bouger comme d’habitude. Mais après plusieurs crises, un appel au 811 pour recevoir l’avis d’une infirmière, une visite à l’hôpital, un retour à la maison avec des antalgiques, le pire bain de ma vie et un vomito de douleur, j’ai fini par être hospitalisée. Il s’est avéré que le monstre de mon histoire était en fait de la boue dans mon rein – comme des calculs rénaux mais en plus petit. *joie*

Les bons côtés de cette mésaventure – voyons la vie en bisounours! – c’est que dans mon malheur…
1. j’ai tué le monstre en seulement 24 heures (certains traînent ça des semaines).
2. nous avons pu tester le centre des naissances du CHUM et séjourner dans une chambre post-partum (c’est là que j’étais hospitalisée et c’est là que j’accoucherai).
3. le bébé n’a jamais couru aucun risque ni ressenti aucune douleur (elle s’est peut-être juste demandé pourquoi j’avais arrêté de lui donner du chocolat!)

Nos craquages

Après les doutes des premiers mois et la découverte du sexe du bébé, ce qui devait arriver arriva… Je me suis lâchée. On s’est lâché. Les grand-parents se sont lâchés! Durant ces 3 mois, nous n’avons pas investi dans les meubles, mais dans tous ces petits à-côtés bien trop mignons pour ne pas craquer. Les vêtements, les langes, les peluches, la petite brosse à cheveux, les tétines, les bavoirs, etc. Nous avons aussi choisi les couleurs de la chambre et commencé à la repeindre. Promis, quand c’est fini, je vous la montre.

Mais pour le moment, je vais m’arrêter car je crois que j’ai battu des records de longueur avec cet article. Et maintenant, place au sprint final avant la grande rencontre!

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10 commentaires

  • Répondre Soa 14 janvier 2019 at 3 h 52 min

    Comme ton article me fait penser à mes deux grossesses !! Pour les trous de mémoire, j’ai moi aussi été servie 😀 ! Puis les dégoûts, je ne demanderais jamais assez pardon à quelques personnes dont je ne supportais pas le parfum et qui devaient raser les murs des semaines durant pour ne pas m’indisposer 😀 !

    • Répondre Anne-Laure 14 janvier 2019 at 18 h 54 min

      Tu me rassures pour la mémoire. C’est revenu à la normale hein?! ^^
      Et j’avoue que ça doit être dur les parfums qui ne passent pas. De ce côté là ça va, à Montréal, ça ne cocotte pas trop dans le métro. Ahahah!

  • Répondre Charlotte - Enfance Joyeuse 14 janvier 2019 at 4 h 52 min

    J’adore cette catégorie de billets !
    Plein de belles choses pour la fin de la grossesse !
    A bientôt,
    Charlotte.

    • Répondre Anne-Laure 14 janvier 2019 at 18 h 51 min

      Merci beaucoup!

  • Répondre Raf 14 janvier 2019 at 8 h 38 min

    C’edt Chouette de pouvoir suivre malgré la distance cette étape de ta vie ! J’zurai Tellement voulu voir ce bidon. Prends soin de toi ma belle !

    • Répondre Anne-Laure 14 janvier 2019 at 18 h 52 min

      Et moi, j’aurais tellement voulu vous avoir avec moi! ♥
      On se voit l’été prochain sur Lyon pour vous présenter la petite bête.

  • Répondre Fanny 15 janvier 2019 at 5 h 14 min

    C’est chouette de te lire, une sacrée belle aventure déjà bien entamée… vivement la suite ! grosses bises

  • Répondre Laulinea 25 janvier 2019 at 20 h 32 min

    J’adore ton article ! Je regrette un peu de ne pas en avoir écrit pour Matéo 🙂
    Si tu veux j’ai plein des cotons d’allaitement pour éviter que le lait coule sur ton tee-shirt ! Pour la mémoire, c’est pareil, je pouvais même plus parler en anglais avec mon chéri, j’ai du repasser en français lol !
    Et pour le test de diabète, t’es bonne ! J’ai essayé cul-sec, mais j’ai pas réussi… Berk quand j’y pense !
    J’ai aussi une ceinture de contention pour le dos, si tu veux !

  • Répondre Laurelas 28 janvier 2019 at 8 h 06 min

    C’est assez touchant de te lire parler de ton bébé et de ta grossesse, avec une certaine candeur (de la première fois) qui fait sourire de plaisir. Encore félicitations <3

  • Répondre 9 mois dans mon bidon – Rue Rivard 30 octobre 2019 at 10 h 51 min

    […] Il y a beaucoup de choses que j’ai envie de partager depuis ce grand chamboulement. Des bons plans de jeune maman, mes indispensables pour bébé, des carnets de voyages, des recettes, des adresses gourmandes récemment découvertes, le récit de mon accouchement (d’ailleurs, cet article est déjà prêt!), notre nouveau quotidien à trois, et bien plus encore. Mais faisons les choses dans l’ordre… Avant de parler de la grande rencontre et de tout ce qui vient avec, clôturons déjà le chapitre grossesse avec un récap’ de mon troisième trimestre! (Pour relire le billet sur mon premier trimestre c’est ici, et sur mon deuxième trimestre c’est là!) […]

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