Cette semaine, j’ai fait une belle folie. Laissant ma fièvre dépensière s’emparer de mon corps sans défense, j’ai dilapidé l’équivalent d’une superbe paire de bottes en cuir rien qu’en ouvrant la bouche…
Non, je ne me suis pas ruée chez Petrossian pour fêter ma nouvelle vie. Je n’ai pas non plus décidé, dans un moment d’euphorie suprême, de payer ma tournée à l’ensemble du bar. Et j’ai encore moins craché mon code de carte bleue à un hypnotiseur vil et méchant !
Je me suis juste offerte.. un rendez-vous chez le dentiste !
Le Québec a de nombreux avantages mais une option lui a échappé: le remboursement des soins dentaires par la RAMQ (la sécurité sociale locale).
Quand une vilaine carie commence à vous titiller et que vous prévoyez un road trip au Mexique le mois suivant, vous prenez votre courage à deux mains et allez affronter la terrible fraise du dentiste – même si vous savez que dans 3 mois vous serez en France et que ce sera beaucoup mais alors beaucoup moins cher. Mais bon, je me voyais déjà en train de me faire arracher la dent au fin fond d’un bled du Yucatán avec pour seul anesthésique une bouteille de Tequila…
Je vous épargne les détails des examens, des multiples radios, et du plombage pour vous conduire au meilleur… le paiement !
J’arrive donc devant la sournoise gentille secrétaire qui prend soin de me demander comment je vais avant de m’annoncer fièrement :
« Alors, ça fera un total de 295$.
– Pardon, je n’ai pas bien entendu. 295$ pour une carie ? »
Je manque alors de me mordre la langue et de lui en cracher un morceau dessus – je vous rappelle que tout le côté gauche de ma bouche est encore paralysé.
« C’est ça, 295$ : 110$ pour les radios et 185$ pour le plombage. Ça nous fait 295$. » (Argh, arrête de le répéter! Argh, je meurs !)
Puis après la surprise, vient le moment de honte… Je n’ai pas assez de cash sur mon compte pour régler la note et avec ma carte de débit, impossible d’être à découvert.
« Pourriez-vous me laisser le temps de faire un virement s’il vous plaît ? Je n’ai pas assez sur mon compte courant. »
Et là, j’ai rapidement béni Saint Steve Jobs.
« Oui pas de trouble. Mais vous pouvez payer en plusieurs fois vous savez. »
– Ça va aller, merci.
– Sûre ?
– Oui oui, merci. (Je veux juste me débarrasser de cette p***** de facture et t’oublier, bordel !)
– Prenez votre temps alors.
Une fois le virement fait, je lui lâche difficilement ma carte, compose fébrilement mon code, appuie sur le maudit bouton vert et là ça y est, c’est parti. Envolé le nouvel objectif que je voulais offrir à mon appareil photo…
Et bonus pour la fin – un soldat à terre étant toujours plus facile à dégommer – le dentiste repasse à l’accueil et me lance :
« Bon après-midi, on se revoit la semaine prochaine pour l’autre carie !
– Euh, comment te dire… [audio:http://www.ruerivard.com/wp-content/uploads/2010/09/bwaaaah.mp3|titles=Bwaaaah]
6 commentaires
Ah ça… on a beau se plaindre mais en France ils n’ont pas que des défauts dans leur système… en tout cas mieux vaut payer pour une carie guérie que pour une dent en moins … Trust me !
[…] de santé. Après avoir vécu plus de 2 ans au Canada et payé là-bas près de 300$ pour une carie, je ne me plaindrai pas de la sécurité sociale. Non, nous sommes plutôt extrêmement vachement […]
Faut dire qu’au Québec la majorité des employeurs offrent une assurance dentaire, si bien qu’au final on ne paie que 10% ou 20% de la note.
[…] tout premier coup de gueule de ce blog vous relatait mon expérience assez dispendieuse du dentiste à Montréal. À l’époque, je n’avais qu’un permis de résidence temporaire. J’avais […]
[…] seul comme un grand! On en reparle bientôt car je vais tester le dentiste dans quelques semaines. La dernière fois, ça m’avait coûté 250$ pour une […]
[…] dans les cabinets dentaires à Montréal VS en France, et je vous avais raconté rapidement cette expérience dans mes tous premiers billets de blogue. Cette fois-ci, je savais donc à quoi m’attendre et […]