Après quelques belles soirées à Bangkok et des rencontres spirituelles du côté de Sukhothai, nous voici arrivés à Chiang Mai ; grande ville de Thaïlande située au nord du pays, point de départ de nombreux treks et de joyeuses activités locales.
Nos papilles se sont habituées au piment et l’Homme est devenu un pro de la négociation par ici. Entre achats et taxis, toutes les raisons sont bonnes pour marchander. Je me suis donc dis qu’il était temps de vous parler de ces chers tuk-tuk !
Moyen de transport incontournable au pays du sourire, le tuk-tuk est une sorte de tricycle motorisé ; une version moderne du pousse-pousse des BD de nos souvenirs. Et sache que si tu es téméraire et que tu aimes te lancer des défis, en Thaïlande tu devras absolument essayer le tuk-tuk. Pas pour la vitesse de ce petit bolide, ni pour sa pétarade mélodieuse ou le confort de son siège dénué d’amortisseurs ! Non, plutôt pour les nerfs qu’il te faudra avoir pour venir à bout de son chauffeur.
Le principe du tuk-tuk est simple. Plus chère que le taxi à compteur, mais tellement plus typique, une course en tuk-tuk se négocie avant même de poser son fessier sur la banquette arrière. Et leurs chauffeurs ont bien compris qu’ils pouvaient se faire de la gratte avec ces touristes dont les fronts semblent être tatoués du signe $ !
Sachant cela, nous avons testé l’expérience pour notre deuxième jour à Bangkok avec l’idée de ne pas nous faire avoir. Et ce n’était pas gagné…
Essai #1 : essaie encore !
Partis pour remonter le fleuve Chao Praya de Chinatown au Grand Palais en bateau, nous avons hélé un tuk-tuk pour nous conduire jusqu’à l’embarcadère. L’idée était alors d’emprunter un bateau avec les locaux pour effectuer un simple trajet, d’un ponton A à un ponton B. Malgré les nombreuses explications données au chauffeur, celui-ci s’est révélé plus intéressé par sa commission que par nos beaux yeux cernés de touristes décalés. Il nous a donc déposés à l’embarcadère spécial visites guidées pour touristes !
Ni une ni deux, après une petite gueulante, nous avons fait demi-tour pour repartir à pieds. Et voilà que Tuk-tuk 1 nous rattrape en nous proposant de nous amener au ponton suivant. Après une nouvelle négociation ferme, celui-ci nous confirme finalement qu’à l’autre ponton, ce sera la même chose. Qu’à cela ne tienne, on finira à pieds bien sagement pour trouver seuls, à quelques dizaines de mètres plus loin, l’embarcadère des bateaux-bus !
Une première expérience du tuk-tuk rageante mais finalement plutôt sympathique aux vues de la suivante…
Essai #2 : même joueur joue encore !
Quelque peu échaudée, j’étais prête à renoncer au tuk-tuk pour le reste du voyage. Mais c’était sans compter sur la bonne volonté de l’Homme de ne pas rester sur une première note négative et de donner une seconde chance à ces bolides rois de l’entourloupette.
Partis sillonner la rue la plus touristique de Bangkok, j’ai nommé Khao San Road, nous montons à bord de Tuk-tuk 2 pour nous reconduire jusque chez nos amis. Après une négo menée de main de maître, nous prenons soin de préciser le nom de l’arrêt de métro le plus proche de notre point de chute. Le chauffer rit, tout va bien… Mouais, il devait surtout rire de la blague qu’il était en train de nous concocter ! Dix minutes après notre montée, voilà qu’il nous laisse au pied d’un métro, à l’autre bout de la ligne où se trouve notre arrêt. Ah ah, c’est qu’il nous a pris pour des bleus le bonhomme !
Sans perdre une seconde, on remonte à bord en lui expliquant que ce n’était pas le deal. Tuk-tuk 2 rit jaune à présent, mais on reprend la route… Embouteillages de fin de journée, nous avançons environ de 10 mètres à la minute. L’Homme surveille notre avancée sur son GPS quand Tuk-tuk 2 fait mine d’être arrivé à bon port : « Ari, c’est juste ici, à 2 minutes. Descendez là, vous irez plus vite à pieds ! »
Minute papillon ! On est encore à l’autre bout de la ville !
L’Homme sort alors son GPS et explique calmement à Tuk-tuk 2 que nous ne sommes pas nés de la dernière pluie et que s’il veut être payé, il doit terminer sa course au terminus prévu ! Ah la la, Tuk-tuk 2 est vexé ; son subterfuge n’a pas marché !
S’en suivent alors des virages et dérapages secs pour nous faire peur, des coups de frein pour nous faire céder et une nouvelle tentative de renégociation. Mais nous avons tenu bon… Jusqu’à ce que Tuk-tuk 2 n’en puisse plus et nous abandonne sur le trottoir entre quelques cris. Quelques « go, go, go ! » rageurs mais aucun baht dans sa poche !
Une aventure qui nous a bien faire rire… Jusqu’à ce qu’on nous raconte qu’un touriste s’était fait tuer un mois plus tôt à coups de machette, pour avoir voulu réduire le prix de sa course en tuk-tuk de 5 bahts (0,12€). Le Tuk-tuk n’est pas un drôle, gloups !
Essai #3 : c’est gagné !
Pour briser le mauvais sort, et parce que nous étions coincés au milieu de la ville bien trop loin du métro, nous avons réitéré l’essai une troisième et dernière fois… Cette fois, nous sommes arrivés à bon port, au tarif négocié !
Moralité
Si tu es téméraire et que tu aimes te lancer des défis, tu testeras le tuk-tuk à Bangkok. Mais si tu es cardiaque ou sujet à l’urticaire, tu préfèreras le taxi ! Enfin, si tu n’oublies pas de lui préciser de ne pas omettre « involontairement » de lancer le compteur !
Sur ce, trêve de péripéties… Demain, nous nous lançons dans une journée cours de cuisine pour vous ramener de gourmandes recettes. Et dimanche, nous rencontrons Dumbo ! J’espère que de votre côté tout va bien. À bientôt !
28 commentaires
Pas toujours simple la négociation…
Ah non, surtout quand on te prend pour un benêt de touriste ! 🙂
Dis donc l’anecdote du touriste, ça m’aurait un peu refroidie ! Ton petit récit m’a beaucoup fait rire en tout cas. Bonne soirée Anne-Laure 🙂
Nous aussi ! On riait beaucoup moins de notre aventure après ça. Mais on a pu reprendre le tuk-tuk en dehors de Bangkok et ça s’est beaucoup mieux passé.
Ahaha! J’adore ton expédition ! Je suis ton séjour à l’article prêt, j’ai hâte que tu nous raconte ton séjour lors d’un repas yelp 😉
Promis, je donnerai toutes mes bonnes adresses par ici. Et si tu veux papoter du voyage pour la préparation du vôtre, n’hésite vraiment pas !
Je veux bien qu’on communique par message privée (adresse mail en lien) pour connaitre ton parcours, les trucs à éviter trop touritiques ou au contraire « les top ». Merci beaucoup !! au plaisir de te rencontrer :)))
Aaaargh ça me rappelle tellement de mauvais souvenirs… nous c’était pour aller à la gare et partir au plus vite de Bangkok j’en aurais fait des cauchemars car on a vécu exactement l’expérience 2!!! Après nos 2 semaines de vacances en y repassant on a pris le métro et c’est enfin là que j’ai apprécié la ville!
J’ai tellement pensé à toi lors de ces mésaventures en transport et j’ai vite compris ce que tu avais ressenti. Après on a fait pareil sur Bangkok : juste le sky train ou le taxi avec compteur.
Mon souvenir avec les Tuk-tuk c’est la grande vitesse avec laquelle ils roulent !! Gare aux personnes cardiaques ! Comment ils abordent un virage à je ne sais plus quelle vitesse !!!!
C’est clair, ils sont assez fous et se faufilent partout. Et tout ça dans la folie et la pollution de Bangkok. Mais finalement, ce sont d’assez bons conducteurs qui maîtrisent parfaitement leur bolide !
Je te comprends! Eté 2013 pendant 3 semaines en Thaïlande (BGK-Ayuythaya-Sukhothai-Chiang Mai-Koh Chang -BGK) : tuk et arnarques, mais également bons souvenirs! A Bangkok, on a quand même préféré le taxi : climatisé, moins de polution, moins d’embrouilles!On a également expérimenté le mini bus pour descendre sur les îles (tu fermes les yeux, et tu pries pour arriver en vie!).
+1 pour le taxi ! C’est d’ailleurs fou que ce soit si moins cher que les tuk-tuk pour un bien meilleur confort.
Bouuh! Une expérience qui ne donne pas du tout envie dis donc! On entend souvent parler du malheur qu’il arrive aux touristes dans ce pays, c’est souvent dans le journal ici.
J’espère que tu as tout de même passé un excellent séjour! 🙂
Oui oui ce n’était qu’une petite mésaventure. Le voyage s’est très bien passé et j’en garde de beaux souvenirs ! 🙂
Ressemble étrangement au motocar de Moyobamba , mais la c’est 1,5 sol et pas d’entourloupette
ce genre de péripétie fait partie du décor local auquel il faut s’attendre
Bonne continuation car les bons cotés sont certainement très supérieur à ces petits désagréments
pascal
Et le bon côté de ces péripéties, c’est que ça nous fait de drôles d’anecdotes à raconter ! 🙂
tu en vis des choses, que de peripeties, un voyage comme ca, c’est toujours l’aventure! enjoy!
Ha oui, sympa comme expérience ! Ça donne plus envie d’essayer une fois pour le fun et de continuer ensuite par le métro. ‘^^
Encore plus avec cette histoire de touriste tue à coups de machette. ‘^^
(Zut le message est parti trop tôt)
Je voulais ajouter : faites quand même bien attention à vous. (:
C’est exactement ce qu’il faut faire. Tu essaies une fois le tuk-tuk pour le folklore on va dire et après hop taxi ou métro !
J’adore ton blog et ton partage d’expérience 🙂
Merci !
tellement envie de voyager en ce moment, la thailande me plairait énormément, j’en rêve mais les moyens étant pour le moment un peu limités, nous allons sans doute nous cantonner à la France, en sachant que cette dernière recèle tout de même de petits paradis sur Terre 😉
merci pour ce voyage au coeur de l’asie, que je suis avec grand plaisir
Je suis bien d’accord avec toi. Il y a tellement de régions et de jolis coins à découvrir par ici que c’est l’occasion de nombreuses escapades.
Et je me rends compte qu’au final, je ne connais que trop peu notre pays !
Donc on peut dire que « jamais 2 sans 3 » ne fonctionne pas dans ton cas et tant mieux si je puis dire. La chute de l’histoire de tuk tuk 2 m’a fait froid dans le dos tout de même …
C’est clair ! On ne faisait pas les malins quand on a appris cette « anecdote ». Mais bon dans le sud on a été forcés de prendre des tuk-tuk et ça s’est mieux passé. Mais à Bangkok… Plus jamaiiiiiis !
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[…] soir, la fatigue du vol n’est qu’un lointain souvenir. Pour fêter votre première prise de bec avec un tuk-tuk, mettons le cap sur le quartier qu’Ekamai. Dans le fourbi du Tuba, vos yeux ne savent plus […]