La résidence permanente

Ces petites choses qui ne me manqueront pas à Montréal

9 avril 2015
Pile de valises

Avec notre départ à Montréal qui approche à grands pas, je me suis mise à dresser toutes sortes de listes. La semaine dernière, je vous énumérais ces petites choses qui me manqueront à Montréal. Aujourd’hui, il est temps d’équilibrer la balance. C’est que, mince, je n’aimerais pas chatouiller le karma… Des fois qu’il soit susceptible celui-là !

Voici donc sans détour la liste de ces petites choses de France qui ne me manqueront pas du tout, une fois que nous serons installés au Québec.

Les dimanches morts et tristes

brunch chez Grand-Mère Poule

Halte aux rues désertes et à l’ambiance morne lorsqu’un dimanche pointe le bout de sa grasse mat’ ! À Montréal, le monde n’arrête pas de tourner parce que ce jour est sacré. Été comme hiver, les gens sortent de leur tanière et profitent de leur temps libre pour se promener, chiller dans les parcs, faire le plein de lectures à la Grande Bibliothèque, sillonner les allées du Mont-Royal à pieds ou à raquettes, bruncher et magasiner.

L’ouverture des magasins le dimanche n’est certainement pas étrangère à ce sursaut de vie. Et le petit plus supplémentaire de cette habitude dominicale, c’est que ce n’est plus la course le samedi pour remplir son caddie !

 

La corvée des impôts

Bye-bye les impôts !
Au Canada, si vous êtes salarié, vos impôts sur le revenu sont prélevés à la source. Ce que vous touchez chaque semaine ou chaque quinzaine (oui, on n’est pas payé au mois mais toutes les semaines ou toutes les 2 semaines selon les entreprises), tombe donc directement dans votre poche. Stop aux prises de tête pour calculer ce qu’il faut mettre de côté en prévision du couperet de la fiscalité !

Il faut tout de même faire sa déclaration de revenus chaque année, au fédéral ET au provincial. Mais sachant que la plupart du temps, les impôts ont trop prélevé en amont et vous rembourse de rondelettes sommes, on rechigne tout de suite moins à s’y coller…

 

La liberté de pouvoir sortir en jupe sans me faire appeler « chérie » (ou pire)

Robe peach Asos
Quel bonheur de pouvoir porter une jupe ou un short sans sentir les regards insistants se focaliser sur mes jambes nues ! Quelle joie de choisir les fringues qui me plaisent dans mon dressing sans devoir calculer vers quelle heure et par quel chemin je vais rentrer de ma soirée ! Quel plaisir de ne pas me faire emmerder par des relous dans la rue parce que je suis munie d’une paire de seins ! En 2 ans à Montréal, je n’ai eu à subir qu’une seule fois des réflexions machistes en croisant la route d’un groupe de gars. Et je vous le donne en mille… c’étaient des français !

Est-ce que les canadiens seraient plus respectueux envers les femmes que nos concitoyens ? Est-ce que ce comportement vient du fait qu’au Québec, ce sont les femmes qui mènent la danse de la séduction ? Je ne sais pas. En tout cas, moi, ça me libère !

 

Le béton

Montréal en verdure
Je vous l’accorde, ce petit point de la liste est très lié à l’endroit où l’on vit… Que ce soit en France ou au Québec, chaque ville et chaque quartier offrent un paysage différent. Mais si je joue les égocentriques et que je ne me réfère qu’à ma vie actuelle à Lyon et à ma vie passée à Montréal, je dois dire que la verdure me manque. D’ailleurs, je vous parlais déjà de cet appel de la chlorophylle il y a 2 ans.

À Lyon, les espaces verts ne sont pas si nombreux et rares sont les rues bordées d’arbres. Lorsque le soleil pointe le bout de son nez, tous les lyonnais ont tendance à se retrouver sur les berges du Rhône ou au parc de la Tête d’Or. Et malheureusement, ils ne sont pas tous bien respectueux de ces beaux espaces qui nous sont offerts – il n’y a qu’à compter le nombre de capsules de bières qui jonchent les berges au petit matin… Ça à tendance à me dépiter ! À l’opposé, Montréal présente un nombre incroyable de parcs ouverts au public où chacun peut lancer son barbecue, passer une après-midi entre amis et déplier sa nappe de pique-nique sans être bercé par une odeur de pisse…

 

Les galères administratives

Galères administratives
En 4 ans de freelance, l’URSSAF ne m’a pas épargnée. Chaque année, j’ai eu droit à une jolie boulette surprise de la part de ses « charmants » conseillers… Et encore, je ne suis qu’auto-entrepreneur ; les choses sont censées être simplifiées ! Quand ce n’est pas l’URSSAF, c’est la Sécu qui fait des siennes, le RSI qui prend le relais ou la CIPAV qui me titille. Ou comment perdre du temps, de l’énergie et ses nerfs pour des idioties…

Je ne me suis que rarement frottée à l’administration québécoise sur place à Montréal. Tout s’est toujours passé sans encombre, en un claquement de doigts et avec le sourire. Mais le fait d’être salariée et non indépendante à ce moment là a sûrement facilité les choses. Le futur nous dira donc si ces galères administratives sont une spécialité de notre cher hexagone !

 

Être jugée sur un bout de papier

Diplômée
Une fois à Montréal, j’ai dans l’idée de chercher un poste de salariée… Pour retrouver un semblant de tranquillité d’esprit, pour arrêter de me battre avec certains clients irrespectueux qui traînent des mois pour payer mes factures, et aussi pour progresser en ne travaillant plus seule. Je m’apprête donc à partir à la chasse à l’emploi, à me replonger dans mon CV et dans l’épreuve des entretiens. Mais je prends ça avec légèreté. Parce que s’il y a une chose que j’apprécie des recruteurs québécois, c’est qu’ils ne résument pas mon CV à un diplôme passé il y a 8 ans. Ce n’est pas parce que je n’ai pas fait HEC ou Sciences Po, que je ne suis pas compétente et motivée.

Ce que j’ai pu observer de mes expériences passées, c’est qu’au Québec, on laisse leur chance aux jeunes. La motivation, le feeling et l’expérience comptent bien plus qu’un morceau de papier pour se faire recruter. Il faut dire que là-bas, si quelqu’un ne fait pas l’affaire, il n’est pas difficile de s’en séparer…

 

Être jugée sur un bout de coton

Pyjama licorne
Je n’avais jamais relevé combien l’apparence pouvait être importante pour nous français. Porter les bonnes chaussures… Associer ses vêtements avec style… Se fondre dans la masse en adoptant un look à la page… Au risque, dans le cas contraire, d’être le sujet de messes basses et de vilains doigts pointés. C’est en rentrant à Paris après 2 ans de vie montréalaise et en sentant les paires d’yeux me dévisager de la tête aux pieds que je l’ai compris. En France, on scrute, on analyse et souvent, on critique. Moi la première hein ! Je me suis retrouvée à faire de même à peine quelques semaines après notre retour.

À Montréal, je trouve les gens beaucoup plus tolérants et ouverts d’esprit. Ce, pour le meilleur et pour le pire… Parce que croiser des voisins en pyjamas en train de faire leurs courses au supermarché du coin, on n’a beau ne pas juger, c’est quand même weird !

À l’automne prochain, il y a des choses de France qui me manqueront et d’autres qui ne me manqueront pas. Comme certaines habitudes montréalaises m’ont manqué pendant ces 4 belles années passées à Lyon. Parce ce qu’il y a du bon des deux côtés de l’Atlantique. Et puis aussi parce qu’au fond de moi… j’ai beau avoir choisi de partir m’installer ailleurs, je reste et je resterai toujours française.

Mais comme l’écrivait très justement LaNe dans un commentaire sur mon précédent article lié au départ, il est « normal de ne pas retrouver la même chose que chez soi quand on quitte son pays« . Et heureusement ! C’est là tout l’intérêt du voyage. C’est ce qui rendra délicieux ces petits colis reçus depuis notre pays. C’est ce qui rendra savoureuses ces visites d’amis autrefois voisins qui maintenant joueront les touristes à nos côtés. C’est ce qui rend unique ces derniers mois à Lyon…

Crédits photos : We♥it, Apartment Therapy, Asos, Pinterest, Pinterest, Urban Outfitters

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26 commentaires

  • Répondre Corinne (Couleur Café) 9 avril 2015 at 8 h 15 min

    Le salaire qui arrive par semaine ou tous les 15 jours c’est trop top !!! Je ne savais pas !

    • Répondre Anne-Laure 9 avril 2015 at 9 h 03 min

      Ouais c’est super pratique ! J’étais payée tous les jeudis. Généralement, la première semaine du mois il ne restait plus grand chose ; mais les semaines suivantes, il était facile de mettre des sous de côté. Même si les magasins sont des malins… Le jour de paye étant le jeudi, ils ferment plus tard les jeudis et vendredis ! ^^

      • Répondre LaNe 10 avril 2015 at 0 h 43 min

        (pour le jour de paye j’ai toujours été payée le vendredi pour ma part… mais ce truc d’être ayé aux 2 semaines est juste GÉNIAL)

        (merci ton billet me fait me souvenir de pleins de trucs qui ne me manquent pas ^^)

  • Répondre Rafika 9 avril 2015 at 9 h 42 min

    Quel joli résume. Cela confirme encore une fois que Sydney et Montréal se ressemblent vraiment.
    Je me reconnais dans chacun des points de ta liste.

    • Répondre Anne-Laure 9 avril 2015 at 10 h 08 min

      Montréal plan B, Montréal plan B ! 😉

  • Répondre Rafinette 9 avril 2015 at 9 h 59 min

    Pour les dimanches morts et tristes… ça j’ai envie de dire que ça dépend des personnes . Après effectivement les magasins sont fermés chez nous mais pour lire , se balader même bruncher y’a de quoi faire ici aussi. POur tout le reste c’est sur que ça fait envie … Et c’est pour bientôt 😉

    • Répondre Anne-Laure 9 avril 2015 at 11 h 11 min

      L’ambiance des dimanches dépend aussi beaucoup du quartier et du moment de l’année… entre un dimanche de novembre dans le 3e et un dimanche de printemps ensoleillé à St Jean, je pense que le contraste est saisissant ! ^^
      Trop hâte de te faire découvrir ma soon-to-be nouvelle ville !

  • Répondre Karine 9 avril 2015 at 18 h 44 min

    Pour avoir fait deux expats (Suisse et USA) je peux dire que les galères administratives ne sont pas une spécialités de l’hexagone… J’en ai eu des aussi grosses et pénibles en Suisse et aux US…

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 38 min

      J’espère que cette galère ne se répétera pas au Canada. J’en ai eu mon lot pendant 4 ans ! ^^

  • Répondre Mathilde 9 avril 2015 at 22 h 34 min

    Ah vi le retour des impôts c’est cool ça! Par contre la déclaration est moins drôle à faire…

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 38 min

      Vive le comptable dans ces cas-là. 😉

  • Répondre LaNe 10 avril 2015 at 0 h 40 min

    Hihih merci pour la mention 😉

    Alors je te souhaite de pas trop galérer avec l’administration, je connais mal la situation des travailleurs autonomes en France mais ici ça vient aussi avec son lot de paperasse 🙂 Heureusement moins chiant que l’URSSAF et le RSI…

    Je crois que je pourrais plus me passer des magasins ouverts le dimanche, ni de la possibilité de faire ses courses jusqu’à 23h (bonheur) ou de manger au resto/brasserie à n’importe quelle heure <3

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 41 min

      Hé hé de rien pour la mention. Tes mots étaient très justes. 🙂
      J’espère pouvoir arrêter la pige une fois à Montréal et dire ainsi adieu à une bonne grosse dose de paperasse. Mais on verra ce que Montréal me réserve !

  • Répondre Marie 10 avril 2015 at 10 h 48 min

    Ce serait tellement bien en France d’avoir les impôts prélevés à la source !

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 41 min

      Carrément. Et ça ferait bien des économies !

  • Répondre letizia 10 avril 2015 at 19 h 23 min

    tres bien résumé! moi qui vis a l’etranger je confirme que les dimanches où tout est fermé c’est chiant en france! et la corvée des impots ne me manque pas non plus lol

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 42 min

      En Espagne aussi les impôts sont prélevés à la source ?

  • Répondre Sophany 11 avril 2015 at 17 h 53 min

    Quel article original!
    Ca me donne des idées pour lorsque je quitterai Singapour!

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 42 min

      Ravie de t’avoir inspirée ! 🙂

  • Répondre La Grenadine 14 avril 2015 at 0 h 02 min

    Le jugement sur le CV, quel soulagement en effet ! En France, on laisse trop peu de place à la motivation et à l’auto-formation malheureusement !
    Et les shorts en ville, quelle galère !!

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 44 min

      Mais oui et je ne comprends pas pourquoi. C’est comme si les employeurs en France avaient peur de prendre des risques. Pourtant, la période d’essai est faite pour ça ! Ahlala on se complique tellement la vie parfois par ici. 🙂

  • Répondre Maé 14 avril 2015 at 20 h 03 min

    C’est très chouette de lire tout ça, car ça me fait réaliser qu’il y a certaines choses que je trouve maintenant tout à fait normales alors qu’il y a 6 ans, j’en étais complètement émerveillée. Ça aide à voir la vie ici d’un oeil neuf et ça fait du bien !

    • Répondre Anne-Laure 16 avril 2015 at 10 h 49 min

      L’un des chouettes effets kiss cool du voyage… On découvre d’autres cultures et on se rend aussi compte de toutes ces petites choses géniales que l’on a sous la main au quotidien. 🙂

  • Répondre lauretteflechette 6 novembre 2015 at 10 h 42 min

    Ok… Je fais mes bagages ! 🙂

  • Répondre Refuse to hibernate 16 février 2016 at 22 h 51 min

    Ça fait que deux semaines que j’habite ici mais déjà la douceur de vivre malgré les -37 degrés ressentis m’ont touché ! 🙂
    Bel article ! Audrey

    • Répondre Anne-Laure 17 février 2016 at 8 h 08 min

      Hiiii tu es arrivée pile pour la vague de grand froid dis-donc. J’espère que ça a bien été!

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